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Une anti-lecture d'été


Chacun propose sa liste de lectures d’été, j’ai décidé de vous proposer plutôt une anti-lecture de l’été.

Si comme moi, vous n’en pouvez déjà plus des thrillers de l’été qui se passent dans un monastère / un hôpital psychiatrique / un hôtel isolé, alors accrochez-vous et découvrez un livre long, dense, parlant de pandémies (et en anglais !). Bref,  aux antipodes des lectures légères de l'été.

Vous êtes toujours là ? 

Je viens de terminer « The Great Influenza » de John M. Barry. Paru en 2005 (après 7 Années de recherches et d’écriture, tout de même), il décrit dans une grande fresque historique et scientifique l’épidémie de grippe « espagnole » qui a frappé le monde entier de 1917 à 1920.

Le début, la description de l’état de la médecine au début du XXème aux Etats-Unis (où démarre cette fameuse grippe) est un peu long, mais il aide à réaliser combien les médecins de l’époque étaient peu outillés pour faire face à une telle vague de cas graves. 

Lorsque l’on rentre réellement dans le vif du sujet, dès l’automne 1917, c’est absolument passionnant, très bien documenté. Nous suivons les premiers épidémiologistes dans leurs laboratoires, les vagues successives favorisées par les mouvements de troupes liés à la 1ère Guerre Mondiale et le bilan monstrueux (les estimations vont de 50 à 100 millions de morts dans le monde pour l’ensemble de l’épidémie). Les médecins se sentent complètement démunis, beaucoup meurent de la maladie ou en sortent diminués, pourtant ils continuent leurs cultures et font des progrès considérables qui trouveront plus tard d’autres applications.  

Ce que je soupçonnais peu, c’est le caractère réellement mondial de la pandémie : certes tous les pays engagés dans la 1ère Guerre Mondiale sont touchés, mais des communautés inuits ou des îles du Pacifique sont elles aussi ravagées par le virus. Et ce, d’autant plus que ces villages isolés sont moins confrontés aux grippes saisonnières. 

Le sujet n’est pas léger et ne manquera pas de rappeler une actualité encore bien présente.

Le plus étonnant est la conclusion, écrite en 2005 : l’auteur alerte déjà sur les risques posés par une pandémie, sur l’impossibilité de mettre en place un réel confinement, les risques de pénurie de matériel médical ou encore l’engorgement des structures médicales…


N'attendez pas de ce livre qu'il vous change les idées, mais il vous apportera des éléments de compréhension et de mise en perspective de la crise du Covid. 

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