J’ai déjà mentionné ici mon goût pour les réflexions toujours stimulantes de Nassim Taleb. Outre son excellente culture classique et sa connaissance des langues, j’apprécie chez lui la capacité à prendre le contre-pied d’opinions communément admises. Il le fait toujours de façon intelligente et percutante.
J’ai déjà recommandé la lecture d’Antifragile, mais aujourd’hui je présenterai son concept d’anti-bibliothèque.
Si vous aimez lire, vous avez probablement quelques rayons de votre bibliothèque peuplés de livres que vous n’avez pas (encore) lus. Ils vous narguent, ils vous rappellent des promesses non tenues. Vous les regardez en coin avec l’intention, un jour, de finir par les lire.
Résistez à la tentation de vous en débarrasser, même s’ils vous donnent mauvaise conscience !
Au contraire, aux yeux de Nassim Taleb, « les livres lus ont beaucoup moins de valeur que les livres non lus. La bibliothèque devrait contenir autant de sujets que vous ne connaissez pas que vos moyens financiers, les taux d’intérêt hypothécaires et le marché immobilier actuellement tendu vous permettent d'y mettre. En vieillissant, vous accumulerez plus de connaissances et plus de livres, et le nombre croissant de livres non lus sur les étagères vous regardera d'un air menaçant. En effet, plus vous en savez, plus les rangées de livres non lus s’étendent. Appelons cette collection de livres non lus une anti-bibliothèque ».
Conserver des livres non lus devrait aussi nous préserver du biais cognitif de Dunning-Kruger, qui nous incite à nous croire plus compétents que nous ne le sommes vraiment !
En conclusion, réjouissez-vous d’avoir des livres non lus, vous avez encore à votre disposition des champs de connaissance à explorer !
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